57. ENCYCLOPÉDIE : LES INDO-EUROPÉENS
Depuis le XVIIe siècle, plusieurs spécialistes des langues, et notamment des Néerlandais, ont noté des rapprochements entre le latin, le grec, le persan et les langues européennes modernes. Ils pensaient alors que le point commun était le peuple des Scythes. À la fin du XVIIIe siècle, William Jones, un fonctionnaire anglais travaillant en Inde, passionné de philologie, découvre à son tour un lien entre ces langues et le sanskrit, la langue sacrée des Indiens. L’étude est reprise par un autre Anglais, Thomas Young, qui invente en 1813 le terme d’« Indo-Européen » et émet l’hypothèse d’un peuple unique venant d’un foyer unique et qui aurait par vagues successives envahi ses voisins et disséminé son langage.
Le terme sera ensuite repris par deux Allemands, Friedrich von Schlegel et Franz Bopp qui trouvent des similitudes entre l’iranien, l’afghan et le bengali, le latin, mais aussi le grec, le hittite, le vieil irlandais, le gothique, le vieux bulgare et le vieux prussien.
Dès lors, les historiens tentèrent de reconstituer l’histoire de ces fameux envahisseurs indo-européens. Il semble que la tribu « indo-européenne » d’origine vivait au nord de la Turquie. C’était un peuple organisé en castes rigides. Ils avaient domestiqué le cheval, la technique des chars de combat et le travail du fer. Ce qui leur donnait un avantage sur des adversaires utilisant les chevaux uniquement pour transporter les vivres et ne connaissant que le cuivre ou le bronze.
Les Indo-Européens avaient le culte de la guerre. C’est ainsi qu’ils combattent, convertissent et « récupèrent » leurs voisins les plus proches : les Hittites, les Tokhariens, les Lykiens, les Lydiens, les Phrygiens, les Thraces (ces peuples disparaissant complètement vers la fin de l’Antiquité). Puis ils conquièrent le territoire des Iraniens, des Grecs, des Romains, des Albanais, des Arméniens, des Slaves, des Baltes, des Germains, des Celtes, des Saxons.
N’auraient échappé à cette invasion indo-européenne que certains peuples qui du coup ont conservé leurs langues ancestrales : notamment les Finnois, les Estoniens et les Basques.
On estime aujourd’hui que deux milliards et demi de personnes, soit presque la moitié de l’humanité, parlent une langue d’origine « indo-européenne ».
Edmond Wells,
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V.